Cultiver son potager

Réussir la culture du poireau
Botanique
Nom français : Poireau
Nom latin : Allium porrum
Famille : Amaryllidaceae
Origine : région méditerranéenne
Cycle : bisanuel
Rusticité : résistant au froid
Au jardin
Besoins en eau : modérés à élevés, surtout pendant la croissance active
Exposition : Ensoleillée à mi-ombre
Sol : riche en matière organique, meuble, bien drainé
Le poireau (Allium porrum) est une plante potagère emblématique des jardins européens, appréciée autant pour sa rusticité que pour sa saveur délicate. Cultivé depuis l’Antiquité, notamment en Égypte et dans l’Empire romain, il a traversé les siècles pour devenir un pilier de la cuisine hivernale. Son long fût blanc et ses feuilles vertes dressées en éventail en font une plante aussi esthétique qu’utile au potager.
Peu exigeant mais lent à pousser, le poireau demande de la patience et un peu de savoir-faire. Il se prête à une culture prolongée, avec des récoltes qui peuvent s’étaler sur plusieurs mois, allant de l’été jusqu’au cœur de l’hiver, voire au début du printemps selon les variétés choisies.
Un légume aux multiples usages culinaires
Dans la cuisine, le poireau se distingue par sa polyvalence. On le retrouve dans de nombreuses recettes traditionnelles : potages, fondues, quiches, gratins ou encore en vinaigrette. Sa texture fondante et son goût subtil, entre l’ail doux et l’oignon, en font un ingrédient phare des plats mijotés et des bouillons réconfortants.
Mais au-delà de son usage culinaire, le poireau possède également des qualités nutritionnelles intéressantes. Riche en fibres, en vitamines (notamment la vitamine K et la vitamine C) et en antioxydants, il participe à une alimentation saine, légère et équilibrée. Il est également connu pour ses vertus diurétiques et dépuratives.
Une culture accessible à tous les jardiniers
Cultiver le poireau ne requiert pas de grandes surfaces ni d’équipements complexes, ce qui en fait un excellent choix pour les jardiniers débutants comme pour les plus aguerris. Il s’adapte à une large variété de climats et de sols, à condition de respecter quelques principes de base : une terre bien ameublie, une fertilisation adaptée, et un bon arrosage.
Il existe des variétés précoces pour les récoltes estivales, et d'autres, plus rustiques, qui tiennent parfaitement en terre durant l’hiver. Cette diversité permet d’échelonner les plantations et d’avoir des poireaux frais presque toute l’année.
Un allié pour la rotation des cultures
En plus d’être nourricier, le poireau est un excellent élément dans la rotation des cultures. Appartenant à la famille des Alliacées, il suit facilement des cultures de légumineuses ou de solanacées sans épuiser le sol. Il a même une certaine capacité à repousser certains ravageurs par ses composés soufrés, ce qui en fait un bon compagnon au jardin dans des associations réfléchies.
Enfin, bien que le poireau soit sensible à quelques maladies (notamment la teigne et la mouche mineuse), il se défend bien dans un jardin bien géré, avec des techniques de culture préventives, comme les rotations longues, les filets anti-insectes et l’usage raisonné des traitements naturels.
Petite histoire du poireau
Le poireau fait partie de la famille des Alliacées (anciennement Liliacées), tout comme l’ail, l’oignon et la ciboulette. Il est cultivé depuis l’Antiquité, aussi bien pour sa saveur que pour ses vertus médicinales. En effet, on lui prêtait des propriétés antiseptiques, diurétiques, mais aussi toniques pour l’organisme. D’après certains historiens, il était déjà connu et consommé dans l’Égypte ancienne, où l’on retrouve des représentations de poireaux sur des fresques et des sculptures.
Au fil des siècles, il est devenu un légume très apprécié en Europe, notamment dans les pays celtiques et anglo-saxons. Au pays de Galles, le poireau est d’ailleurs un véritable emblème national : porté à la boutonnière lors de cérémonies, il symbolise la force et l’identité galloises. En France, il est ancré dans la tradition culinaire, notamment dans des régions comme la Normandie, la Picardie ou encore le Nord-Pas-de-Calais, où le climat un peu frais convient parfaitement à sa culture.
Les différentes variétés de poireaux
Avant de semer, il est important de choisir la variété la plus adaptée à la période de culture envisagée et à votre région. Les variétés de poireaux peuvent se classer en trois grandes familles, en fonction de leur précocité et de leur résistance au froid :
Les poireaux d’été
- Ils se sèment tôt en saison (fin d’hiver ou début de printemps) et se récoltent généralement entre juillet et septembre.
- Exemples de variétés : ‘Gros Long d’Été’, ‘Monstrueux de Carentan’, ‘Jaune Gros du Poitou’.
- Ces variétés sont moins résistantes au froid que d’autres, mais elles poussent plus rapidement.
Les poireaux d’automne
- Ils se sèment au printemps et se récoltent généralement entre septembre et novembre.
- Exemples de variétés : ‘Bleu de Solaize’, ‘Jaune du Poitou’ (aussi cultivé en automne), ‘Long de Mezières’.
- Ils offrent une bonne résistance aux conditions humides et fraîches de l’automne.
Les poireaux d’hiver
- Ils se sèment également au printemps, voire en début d’été, pour une récolte qui s’étale de novembre jusqu’au printemps suivant.
- Exemples de variétés : ‘Bleu de Solaize’ (extrêmement rustique), ‘Armor’, ‘Saint-Victor’, ‘Hiver de Saint-Trond’.
- Ils sont réputés pour leur grande rusticité et peuvent se maintenir en terre malgré les basses températures et le gel.
Le choix de la variété dépend donc principalement de la période à laquelle vous souhaitez disposer de poireaux dans votre cuisine, mais aussi du climat de votre région. Les variétés d’hiver sont idéales si vous résidez en zone froide, tandis que les variétés d’été et d’automne seront plus productives dans des zones au climat plus doux ou modéré.
Comment semer le poireau ?
Le semis du poireau est une étape clé pour obtenir de beaux plants vigoureux, prêts à être repiqués en pleine terre. Selon vos conditions climatiques et votre organisation de culture, vous pouvez opter pour un semis en intérieur (en godets ou en plateaux) ou un semis direct en pleine terre, en pépinière. Voici les deux méthodes détaillées pour bien semer le poireau, en maximisant vos chances de réussite.
Semis de poireaux en intérieur : plateaux, godets ou mini-mottes
Pour anticiper la saison ou cultiver dans des régions aux printemps tardifs, il est conseillé de démarrer les semis de poireau en intérieur, sous abri ou dans une serre. Cette méthode permet de contrôler la température et l’humidité, tout en favorisant un bon développement racinaire.
- Période de semis en intérieur : de janvier à mars selon les régions.
- Support de culture : utilisez des plateaux alvéolés, des godets biodégradables ou des mini-mottes, remplis d’un terreau spécial semis bien fin et léger.
- Technique : semez les graines à environ 0,5 à 1 cm de profondeur, en les espaçant légèrement. Recouvrez d’un voile fin de terreau, puis arrosez en pluie fine.
- Conditions idéales : placez vos semis dans un endroit lumineux et chauffé (15 à 20 °C). Veillez à maintenir le substrat humide, sans excès d’eau, pour éviter la fonte des semis.
- Durée de germination : les graines de poireaux lèvent généralement en 10 à 15 jours.
Ce semis précoce permet d’obtenir des plants robustes qui seront repiqués en pleine terre environ 8 à 10 semaines plus tard, une fois le sol réchauffé.
Semis en pleine terre : la méthode traditionnelle en pépinière
Le semis de poireau en pleine terre, également appelé semis en pépinière, est une technique classique très utilisée au potager. Elle est adaptée aux climats tempérés où les températures permettent un bon développement dès le printemps.
- Période de semis direct : d’avril à juin, en fonction de la variété (été ou hiver).
- Préparation du sol : travaillez la terre en profondeur pour la décompacter, enlevez les cailloux, puis niveler la surface. Apportez du compost mûr pour enrichir le sol.
- Semis : tracez des sillons d’environ 1 cm de profondeur, espacés de 20 à 30 cm. Semez clair si possible, puis recouvrez légèrement et tassez.
- Arrosage : arrosez abondamment après le semis, puis maintenez le sol frais jusqu’à la levée.
- Entretien : une fois les jeunes plants levés, éclaircissez si nécessaire pour favoriser un bon développement. Les plants seront repiqués en ligne dès qu’ils atteindront la taille d’un crayon (généralement 2 mois après le semis).
Cette méthode est idéale pour les jardiniers ayant un peu plus d’espace, car elle permet de préparer une grande quantité de plants de poireaux à moindre coût.
💡 Astuce SEO et jardinage : Pensez à associer vos poireaux avec des carottes ou des céleris, pour repousser naturellement les insectes nuisibles comme la mouche du poireau. Pratiquez aussi la rotation des cultures pour limiter les maladies du sol.
Comment planter le poireau ? pour une transplantation réussie
La plantation du poireau est une étape essentielle pour obtenir des plants vigoureux et bien enracinés. Après quelques semaines de croissance en semis, lorsque les jeunes poireaux atteignent environ 15 à 20 cm de hauteur, ils sont prêts à être transplantés en pleine terre. Cette opération, souvent réalisée entre mai et juillet, permet d’assurer une bonne reprise et de favoriser le développement d’un fût bien blanc et allongé.
Le poireau peut être repiqué dans un sol riche, meuble et bien drainé. Pour garantir une reprise optimale, une préparation minutieuse des plants avant la plantation est fortement recommandée. Voici comment procéder, étape par étape.

Préparation des plants de poireau avant plantation : effeuillage et recoupe des racines
Avant la mise en terre définitive, on pratique couramment deux gestes techniques sur les plants de poireaux : l’effeuillage et la recoupe des racines. Ces opérations, bien connues des jardiniers, améliorent la reprise et stimulent la croissance.
Effeuillage du poireau :
Coupez environ 1/3 à la moitié du feuillage à l’aide de ciseaux ou d’un sécateur propre. Cela limite la transpiration et réduit le stress hydrique lors de la transplantation. En réduisant la masse foliaire, vous aidez le plant à concentrer son énergie sur l’enracinement plutôt que sur le maintien de feuilles trop développées.
Recoupe des racines :
Taillez légèrement les extrémités des racines pour stimuler l’apparition de radicelles neuves. Ces petites racines latérales favoriseront une meilleure ancrage dans le sol et une meilleure absorption des nutriments.
💡 Astuce jardinage bio : désinfectez toujours vos outils de coupe avant manipulation pour éviter la transmission de maladies.
Attention : ne taillez pas trop court, car le poireau a encore besoin de ses racines et de son feuillage pour reprendre. Une coupe modérée suffit.

La plantation du poireau en pleine terre : tranchée, espacement et arrosage
Une fois les plants préparés, il est temps de passer à la plantation du poireau au potager. Cette étape influence fortement la qualité du fût, c’est-à-dire la partie blanche comestible du poireau.
Préparation du terrain :
Choisissez une zone bien ensoleillée ou légèrement ombragée, avec une terre profonde, meuble, riche en matière organique. Travaillez le sol sur 25-30 cm de profondeur et incorporez du compost mûr ou du fumier bien décomposé.
Mise en tranchée :
- Creusez des tranchées d’environ 15 cm de profondeur, espacées de 25 à 30 cm.
- Placez chaque plant dans le fond de la tranchée, en les espaçant de 10 à 12 cm les uns des autres.
- Le collet (jonction entre racines et feuilles) doit rester au niveau du sol, pas enterré.
- Rebouchez partiellement la tranchée sans trop tasser, le sol doit rester aéré.
Arrosage après plantation :
- Arrosez généreusement juste après la mise en terre, pour aider les racines à se fixer.
- Par la suite, gardez le sol frais, surtout durant les premières semaines.
🔁 Conseil pratique : au fil de la croissance, vous pouvez butter les poireaux (ramener un peu de terre au pied des plants) pour allonger le fût blanc, très apprécié en cuisine
Entretien du poireau au potager : les bons gestes pour une culture réussie
Une fois les poireaux bien installés en pleine terre, leur entretien régulier est essentiel pour obtenir des plants vigoureux, savoureux et bien formés. Contrairement à d'autres légumes plus sensibles, le poireau est relativement rustique, mais il a tout de même besoin de soins adaptés tout au long de sa croissance pour produire une belle récolte.
Voici les principales actions à mettre en œuvre pour assurer la bonne santé de vos poireaux au jardin.
Arrosage du poireau : régulier mais modéré
Le poireau apprécie une humidité constante, surtout durant les premières semaines après le repiquage et pendant les périodes chaudes de l’été. Un manque d’eau peut ralentir sa croissance et entraîner des poireaux plus fins ou fibreux, tandis qu’un excès d’humidité peut favoriser des maladies cryptogamiques, notamment la pourriture des racines ou des attaques de champignons.
- Fréquence : arrosez 1 à 2 fois par semaine selon la météo, de préférence le matin ou en soirée.
- Méthode : arrosez au pied, sans mouiller excessivement le feuillage, pour limiter les risques de maladies.
- Astuce jardinier : utilisez un paillage organique pour garder le sol humide plus longtemps.
Paillage du poireau : un geste écologique et efficace
Le paillage est un excellent moyen de réduire l’évaporation de l’eau, limiter la levée des mauvaises herbes et protéger les racines du poireau contre les écarts de température. Il favorise également la vie microbienne du sol et améliore sa structure à long terme.
- Matériaux recommandés : paille, tonte sèche, feuilles mortes ou compost bien mûr.
- Épaisseur : appliquez une couche de 5 à 8 cm autour des plants, en veillant à ne pas recouvrir le collet.
- Renouvellement : ajoutez du paillis au fil de la saison si la couche se dégrade.
Butter les poireaux : pour un fût long et bien blanc
L’une des étapes les plus importantes dans l’entretien des poireaux est le buttage, une technique qui consiste à ramener de la terre autour du pied du plant afin de protéger et allonger la partie blanche, qui est la plus recherchée en cuisine.
- Quand butter ? : lorsque les poireaux atteignent une hauteur de 20 à 25 cm, généralement 3 à 4 semaines après plantation.
- Comment faire ? : avec une binette ou une houe, ramenez délicatement de la terre au pied de chaque plant, sur 5 à 10 cm de haut, sans enterrer les feuilles.
- Répétition : vous pouvez butter plusieurs fois dans la saison, tous les 3 à 4 semaines, pour accentuer l’effet.
🔁 Butter régulièrement améliore l’aspect des poireaux, les rend plus tendres, et protège également leur base des agressions extérieures.
🌾 Autres conseils d’entretien
- Binage et désherbage : maintenez la parcelle propre pour éviter la concurrence des mauvaises herbes.
- Surveillance sanitaire : inspectez régulièrement les plants pour détecter d’éventuels signes de mouche du poireau, teigne ou rouille.
- Apport en nutriments : si le sol est pauvre, un engrais organique riche en potasse (comme la cendre de bois ou un engrais potager équilibré) peut être ajouté en cours de culture.
Bonnes et mauvaises associations du poireau au potager
Le poireau, comme beaucoup de légumes, tire de grands bénéfices d’une association réfléchie avec d’autres plantes potagères. Certaines espèces peuvent le protéger des ravageurs, améliorer sa croissance, ou préserver la qualité du sol, tandis que d'autres peuvent au contraire freiner son développement ou attirer les mêmes parasites. Bien choisir ses voisins est donc une stratégie naturelle pour favoriser une culture saine et productive.
Bonnes associations : des alliés précieux pour le poireau
Les bonnes associations permettent de limiter les maladies, de repousser certains insectes nuisibles ou simplement de tirer parti de la complémentarité entre légumes. Voici les meilleurs compagnons du poireau :
- Carotte : C’est l’association la plus connue ! La carotte éloigne la mouche du poireau, tandis que le poireau repousse la mouche de la carotte. Ensemble, ils forment une barrière naturelle efficace contre leurs parasites respectifs.
- Céleri : Il favorise la croissance du poireau et améliore sa saveur. Le céleri occupe peu de place en surface et s’intègre bien entre les rangs de poireaux.
- Tomate : Plantée à proximité, la tomate aurait un effet dissuasif sur certains insectes attirés par le poireau.
- Fraises : Une association moins connue mais intéressante : les poireaux protègent les fraisiers de certains ravageurs, notamment les limaces.
- Betterave, laitue, épinard : Ces légumes à croissance rapide n’entrent pas en concurrence directe avec le poireau et peuvent partager l’espace sans problème.
Mauvaises associations : plantes à éviter avec le poireau
Certaines plantes peuvent perturber la croissance du poireau ou partager les mêmes maladies ou ravageurs. Il est préférable de ne pas associer le poireau avec les légumes suivants :
- Légumineuses (haricots, pois, fèves) : Ces plantes ont des besoins en azote élevés et peuvent concurrencer le poireau, tout en étant peu compatibles sur le plan biologique. Certaines légumineuses ralentissent aussi la croissance du poireau.
- Choux (chou-fleur, brocoli, chou de Bruxelles...) : Ils sont gourmands en nutriments et peuvent entrer en compétition avec le poireau, surtout en sols pauvres. De plus, certaines maladies fongiques peuvent se transmettre entre eux.
- Oignon, ail, échalote : Bien que de la même famille, il est déconseillé de les cultiver ensemble, car ils attirent les mêmes ravageurs (teigne, mouche du poireau) et épuisent le sol de manière similaire.
💡 Astuce rotation : après une culture de poireaux, privilégiez des légumineuses ou des cultures peu gourmandes en nutriments pour régénérer le sol.

Maladies, ravageurs et autres problèmes du poireau
La culture du poireau est généralement robuste, mais elle peut être perturbée par des maladies fongiques, des insectes ravageurs ou encore des déséquilibres environnementaux. Identifier rapidement les signes d’alerte permet d’agir efficacement et de protéger la culture.
Maladies du poireau
- Rouille du poireau : Cette maladie fongique se manifeste par des taches orangées ou brunâtres sur les feuilles, qui finissent par se dessécher. Elle est favorisée par l’humidité stagnante et une mauvaise aération entre les plants. Un espacement suffisant, une fertilisation équilibrée et l’usage préventif de décoction de prêle permettent de la limiter.
- Pourriture du collet : Le collet, partie située entre les racines et les feuilles, peut pourrir en cas d’excès d’humidité ou de sol trop compact. La base du poireau devient molle, brune ou noire. Un sol bien drainé et des arrosages maîtrisés sont essentiels pour prévenir ce problème.
- Pourriture des racines : Causée par un sol trop humide ou mal drainé, elle entraîne un flétrissement progressif du plant et l’apparition de zones brunes sur les racines. Pour éviter cela, il est recommandé de cultiver les poireaux sur butte ou en sol léger, bien ameubli.
- Moisissure grise (Botrytis) : Cette maladie cryptogamique se développe en période humide. Un duvet grisâtre recouvre les feuilles, qui finissent par se nécroser. Elle se propage rapidement si les conditions sont favorables. Évitez de mouiller le feuillage, aérez bien les rangs, et retirez les parties touchées dès leur apparition.
Ravageurs du poireau
- Teigne du poireau : La larve de ce papillon creuse des galeries dans les feuilles, causant des trous, des déformations et un affaiblissement général. La prévention passe par la pose de filets anti-insectes, la rotation des cultures et la pulvérisation de purin de tanaisie.
- Mouche du poireau : Cette mouche pond à la base des feuilles. Les larves creusent le fût et provoquent un jaunissement puis la mort du plant. Pour la repousser, on utilise des filets, on associe les poireaux aux carottes, et on évite les semis d’alliacées au même endroit deux années de suite.
- Mouche de l’oignon : Semblable à la mouche du poireau, elle attaque principalement les racines, ralentissant fortement la croissance des plants. La rotation des cultures, l’espacement des plantations et la pose de filets sont des moyens de prévention efficaces.
- Chenilles (piérides, noctuelles) : Certaines chenilles se nourrissent des feuilles de poireaux et creusent des trous. Une surveillance régulière permet de détecter leur présence. On peut les éliminer manuellement ou traiter avec un insecticide biologique à base de Bacillus thuringiensis.
Autres problèmes de culture
- Feuilles enroulées ou déformées : Les feuilles qui s’enroulent ou se tordent peuvent être le signe de stress thermique, de carences, ou d’un excès d’eau. Le paillage aide à stabiliser la température et l’humidité du sol. Il est aussi important d’assurer une bonne nutrition du sol dès la plantation.
- Croissance lente ou faible : Un sol pauvre ou un manque de matière organique peut limiter la croissance du poireau. Des plants chétifs ou très fins indiquent souvent un sol fatigué ou mal préparé. Enrichir avec du compost mûr et désherber régulièrement permet d’assurer une croissance vigoureuse.
- Mauvaises herbes envahissantes : Les adventices concurrencent les poireaux pour les ressources en eau et en nutriments. Un paillage épais ou un binage léger en surface permet de limiter leur prolifération tout au long de la saison.
Cultiver le poireau en pot
Il est possible de cultiver des poireaux en pots ou en bacs, mais cela peut être un peu plus complexe que de les cultiver en pleine terre en raison de l'espace limité et des besoins spécifiques des poireaux. Cependant, avec les bonnes pratiques, il est tout à fait réalisable d'obtenir une récolte de poireaux satisfaisante en conteneurs. Voici quelques points à considérer pour la culture de poireaux en pot ou en bac :
Optez pour des pots ou des bacs profonds d'au moins 30 cm de profondeur pour permettre le développement des racines des poireaux. Assurez-vous que les conteneurs ont des trous de drainage pour évacuer l'excès d'eau. Utilisez un mélange de terreau de haute qualité mélangé avec du compost pour fournir des nutriments aux poireaux. Assurez-vous que le substrat est bien drainé.
Suivez les étapes de préparation des plants de poireau décrites précédemment. Plantez les poireaux en les espaçant conformément aux recommandations, en veillant à ce que le collet soit au niveau du sol.Les poireaux en pots nécessitent un arrosage régulier pour maintenir le sol humide. Évitez de trop arroser pour éviter la pourriture des racines.
Récolte du poireau : quand et comment récolter au bon moment
La récolte du poireau dépend de la variété cultivée (été, automne ou hiver) et de la période de semis ou de plantation. En général, on commence à les récolter environ 4 à 6 mois après le semis, lorsque les fûts ont atteint un diamètre d’au moins 2 à 3 cm. Il est possible de récolter les poireaux au fur et à mesure des besoins, en commençant par les plus développés.
Pour récolter, utilisez une fourche-bêche ou une grosse pelle pour soulever délicatement la plante sans casser les racines. Saisissez le feuillage à la base et tirez doucement en inclinant légèrement l’outil. Veillez à ne pas endommager le fût, surtout si vous comptez stocker les poireaux ensuite.
Les variétés d’hiver peuvent rester en terre plusieurs mois après maturité, et se récoltent jusqu’au début du printemps. Un paillage épais ou une couverture légère peut les protéger du gel.
Conservation du poireau : méthodes pour prolonger la fraîcheur
Le poireau se conserve assez bien, à condition de respecter certaines précautions. Pour une conservation de courte durée, il peut être gardé au réfrigérateur dans le bac à légumes, enveloppé dans un linge humide ou dans un sac perforé. Il se conserve ainsi jusqu’à deux semaines.
Pour une conservation plus longue en hiver, les poireaux peuvent être stockés en jauge : il suffit de les enterrer verticalement dans du sable ou de la terre légère, à l’abri du gel, dans un local frais et ventilé (garage, cave, cabanon). Cette méthode permet de les garder plusieurs mois sans perte de qualité.
Enfin, les poireaux peuvent être congelés après avoir été lavés, coupés et blanchis quelques minutes à l’eau bouillante. Une fois égouttés et refroidis, ils se conservent plusieurs mois au congélateur, prêts à être cuisinés.
Utilisation du poireau en cuisine : un légume polyvalent et savoureux
Le poireau est un légume très apprécié pour sa douceur et sa polyvalence culinaire. Il est utilisé aussi bien cru que cuit, en accompagnement ou comme ingrédient principal. Sa partie blanche, plus tendre, est privilégiée dans la plupart des recettes, mais le vert peut aussi être valorisé, notamment en potage ou en bouillon.
En cuisine, il entre dans la composition de nombreuses préparations : fondues de poireaux, quiches, tartes salées, soupes, gratins, ou encore poireaux vinaigrette en entrée froide. Il accompagne aussi parfaitement les poissons, les viandes blanches et les pommes de terre.
Le vert du poireau peut être utilisé pour faire des bouillons maison, enrichir des pestos ou encore en julienne dans une soupe asiatique. Il est également excellent sauté ou incorporé dans des plats mijotés.
Réussir la culture du poireau, du semis à l’assiette
Cultiver le poireau au potager est une aventure gratifiante qui allie patience, observation et quelques gestes techniques bien maîtrisés. De la préparation du sol au repiquage, en passant par le buttage et l’entretien, chaque étape a son importance pour obtenir des fûts bien blancs, tendres et savoureux.
Rustique, peu exigeant et résistant au froid, le poireau est l’un des légumes les plus adaptés à une culture étalée sur plusieurs saisons, avec des variétés d’été comme d’hiver. Sa capacité à se conserver longtemps, que ce soit en terre, en cave ou au congélateur, en fait un allié précieux de la cuisine maison.
En adoptant les bonnes pratiques culturales, en surveillant les ravageurs et en associant judicieusement le poireau à d’autres plantes du potager, vous mettez toutes les chances de votre côté pour profiter d’une récolte abondante et de qualité.
Bon jardinage !
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