Cultiver son potager

Ma fiche de culture du souci
Botanique
Nom français : Souci
Nom latin : Calendula officinalis
Famille : Astéracées
Origine : régions méditerranéennes
Cycle : annuel
Rusticité : gelif
Au jardin
Besoins en eau :
Exposition :
Sol :
Semis : mars-avril
Plantation : fin-avril à mai (après les derniers risques de gel)
Le souci, ou Calendula officinalis, est une plante annuelle à floraison longue et généreuse, réputée pour ses fleurs éclatantes allant du jaune vif à l’orange intense. Cultivé depuis l’Antiquité, le souci est autant apprécié pour ses qualités ornementales que pour ses propriétés médicinales et culinaires. Facile à cultiver, il embellit aussi bien les massifs que les potagers, et attire les auxiliaires tout en repoussant certains ravageurs.
Origines et caractéristiques générales du souci
Originaire des régions méditerranéennes, le souci a conquis les jardins européens depuis des siècles. Il est parfois confondu avec d'autres membres de la famille des Astéracées comme les chrysanthèmes ou les marguerites, en raison de sa fleur en capitule composée. Son nom Calendula vient du latin "calendae", qui désigne les premiers jours du mois, car cette plante fleurit presque toute l’année dans les climats doux.
Le souci se caractérise par des tiges dressées, ramifiées, légèrement poilues, et des feuilles allongées, épaisses et collantes. Ses fleurs, souvent simples ou semi-doubles, sont comestibles et très mellifères. Le souci peut mesurer entre 30 et 60 cm de hauteur selon les conditions de culture et les variétés.
Il est très prisé pour sa capacité à se ressemer spontanément et à refleurir année après année sans effort. Sa floraison généreuse attire une foule d’insectes utiles, notamment les syrphes, les abeilles et les papillons.
Variétés de souci
Le souci se décline en de nombreuses variétés horticoles qui se distinguent par la taille, la forme et la couleur des fleurs. Voici quelques types répandus :
- Calendula officinalis 'Pacific Beauty' : grandes fleurs simples ou doubles, aux tons orange, jaune, crème.
- Calendula officinalis 'Touch of Red' : pétales orangés à extrémité rouge, très ornementale.
- Calendula officinalis 'Radio' : fleurs très originales aux pétales étroits et recourbés.
- Calendula officinalis 'Snow Princess' : variété rare aux fleurs jaune pâle tirant sur le blanc crème.
Les soucis à fleurs simples sont souvent préférés en permaculture car ils sont plus accessibles aux pollinisateurs. Les variétés doubles, quant à elles, offrent un attrait décoratif certain.
Conditions de culture idéales
Le souci est une plante facile à vivre, peu exigeante, qui s’adapte à la plupart des jardins. Il préfère :
- Une exposition ensoleillée (mais tolère une ombre légère en été).
- Un sol léger, drainé, de préférence pas trop riche pour éviter un feuillage excessif au détriment des fleurs.
- Des arrosages modérés, sauf en période de sécheresse prolongée.
C’est une plante idéale pour les jardiniers débutants et pour les sols pauvres ou fatigués. Il supporte bien les sols calcaires et les conditions de culture en pot.
Semis du souci
Le souci est une plante facile à cultiver, idéale pour les jardiniers débutants comme pour les confirmés. Son semis est simple et peut être réalisé soit directement en pleine terre, soit en godets pour une culture anticipée.
Semis en pleine terre
Le semis direct en extérieur peut se faire au printemps, entre mars et avril, ou bien à l'automne, en septembre, dans les régions bénéficiant d’un hiver doux. Voici comment procéder :
- Préparez le sol : ameublissez bien la terre à l’aide d’une griffe ou d’un croc. Le souci apprécie un sol léger et bien drainé.
- Tracez des sillons peu profonds, d’environ 1 à 2 cm de profondeur.
- Semez clair, c’est-à-dire en espaçant les graines pour éviter un éclaircissage trop important.
- Recouvrez légèrement les graines avec de la terre fine, puis tassez délicatement.
- Arrosez en pluie fine pour ne pas déplacer les graines.
- La levée intervient généralement sous 5 à 10 jours, selon la température et l’humidité.
- Lorsque les jeunes plants ont quelques feuilles, éclaircissez-les si besoin pour ne conserver qu’un plant tous les 25 à 30 cm, afin qu’ils aient suffisamment d’espace pour se développer.
Semis en godets
Pour prendre un peu d’avance sur la saison, notamment si vous habitez une région aux printemps tardifs, vous pouvez semer les soucis en intérieur dès février-mars :
- Remplissez des godets individuels avec un terreau léger et bien drainé.
- Semez une à deux graines par godet, puis recouvrez-les très légèrement.
- Placez les godets dans un endroit lumineux et maintenez le terreau humide sans excès.
- Lorsque les jeunes plants atteignent quelques centimètres et que les gelées sont passées (généralement en avril ou mai), vous pouvez les repiquer en pleine terre en respectant un espacement de 25 à 30 cm entre chaque pied.
Astuce du jardinier
Le souci a la particularité de se ressemer spontanément d’une année sur l’autre. Si vous laissez quelques fleurs monter en graines, vous verrez probablement de nouveaux plants apparaître naturellement au printemps suivant, sans avoir à intervenir. en graines.
Plantation
Une fois vos semis bien développés, la plantation en pleine terre est une étape clé pour garantir une belle floraison. Que les plants viennent de semis en godets ou que vous les achetiez en jardinerie, voici comment réussir leur mise en terre.
Quand planter ?
- En pleine terre : dès que tout risque de gelée est écarté, généralement à partir de mi-avril à mai, selon votre région.
- En climat doux, une plantation à l’automne est également possible pour une floraison plus précoce au printemps suivant.
Où planter le souci ?
- Le souci aime le plein soleil, mais il tolère aussi la mi-ombre, surtout dans les régions très chaudes.
- Il se plaît dans un sol léger, bien drainé et modérément riche. Évitez les terres trop humides ou lourdes qui favorisent le pourrissement des racines.
Comment planter ?
- Préparez le sol en le bêchant pour le rendre souple et aéré. Si besoin, ajoutez un peu de compost mûr pour enrichir la terre.
- Creusez un trou légèrement plus large que la motte de votre plant.
- Placez le plant dans le trou, en veillant à ne pas enterrer le collet (la base de la tige).
- Comblez avec la terre, tassez doucement autour du pied.
- Arrosez généreusement juste après la plantation pour favoriser la reprise.
Espacement
Respectez un espacement de 25 à 30 cm entre chaque plant. Cette distance permet une bonne circulation de l’air, limite les maladies et favorise une floraison abondante.

Entretien du souci
Le souci est une plante rustique, facile à vivre, qui ne demande que peu de soins pour offrir une floraison généreuse. Toutefois, quelques gestes simples permettent d’optimiser sa croissance et de prolonger sa floraison tout au long de la saison.
Arrosage
Le souci supporte assez bien la sécheresse une fois bien installé, grâce à son système racinaire robuste.
- En pleine terre, un arrosage modéré suffit. Arrosez uniquement en cas de sécheresse prolongée ou de chaleur intense.
- En revanche, en pot ou en jardinière, le substrat sèche plus vite : veillez à arroser régulièrement, sans laisser d’eau stagnante.
Astuce : un arrosage en soirée permet de limiter l’évaporation et de mieux hydrater les plantes durant la nuit.
Taille et nettoyage
Pour stimuler la floraison, supprimez régulièrement les fleurs fanées (on parle de "nettoyage").
- Ce geste simple permet à la plante de concentrer son énergie sur la production de nouveaux boutons floraux plutôt que sur la formation de graines.
- En fin de floraison, vous pouvez laisser quelques fleurs monter en graines si vous souhaitez que le souci se ressème naturellement.
Paillage
Appliquer un paillage organique (paille, tontes sèches, feuilles mortes, etc.) autour des plants présente plusieurs avantages :
- Il conserve l’humidité du sol en limitant l’évaporation.
- Il freine la pousse des adventices (mauvaises herbes).
- Il protège les racines des variations de température.
Le paillage est particulièrement utile en été ou dans les régions au climat sec.
Fertilisation
Le souci n’est pas très gourmand.
- Si votre sol est naturellement riche ou déjà amendé, aucun apport supplémentaire n’est nécessaire.
- En sol pauvre, vous pouvez apporter un peu de compost mûr au moment de la plantation ou en début de floraison, mais évitez les engrais azotés, qui favorisent le feuillage au détriment des fleurs.
🐛 Maladies et ravageurs
Le souci est une plante robuste, peu sensible aux maladies, mais quelques ennemis peuvent tout de même apparaître, surtout en cas de conditions défavorables.
- Oïdium : Apparaît en fin de saison sous forme d’un dépôt blanc poudreux sur les feuilles. Prévention : évitez l’humidité sur le feuillage, espacez les plants pour une bonne aération. Solution naturelle : décoction de prêle ou bicarbonate de soude en pulvérisation.
- Pucerons : Présents sur les jeunes pousses, ils affaiblissent la plante. Le souci attire aussi leurs prédateurs naturels (coccinelles, syrphes), qui régulent naturellement leur présence. Un simple jet d’eau peut suffire à les déloger.
- Limaces : Friandes des jeunes pousses, surtout par temps humide. Protégez les semis avec des barrières physiques ou du paillage sec.
- Aleurodes et thrips : Dans un jardin équilibré, ces nuisibles sont souvent régulés naturellement par les insectes auxiliaires. Insectes suceurs attirés par le souci, surtout sous abri. Le souci peut jouer le rôle de plante-piège au potager.
Le souci, un allié au jardin
Malgré ces petits désagréments, le souci reste une plante très tolérante, rarement gravement affectée. Il joue même un rôle bénéfique en attirant ou en hébergeant des insectes auxiliaires. Intégré dans une approche de jardinage écologique, il devient un véritable atout pour renforcer la biodiversité et équilibrer les écosystèmes du potager.
Associations bénéfiques au potager
Le souci est une plante compagne de choix au potager. En plus de sa floraison colorée, il offre de multiples avantages écologiques : il attire les pollinisateurs, favorise la biodiversité, et aide à repousser ou à piéger certains ravageurs. Intégré dans les cultures potagères, il contribue à un équilibre naturel et sain du jardin.
Bonnes associations
- Avec les tomates : Le souci éloigne naturellement les pucerons, souvent attirés par les jeunes pousses de tomates. Il attire aussi de nombreux insectes pollinisateurs, ce qui peut améliorer la fécondation des fleurs et donc la production de fruits.
- Avec les choux (chou-fleur, brocoli, chou kale, etc.) Cultivé près des choux, le souci aide à limiter la présence des altises (petits coléoptères qui grignotent le feuillage) et des piérides du chou (chenilles qui perforent les feuilles).
- Avec les carottes : Le souci attire les syrphes, dont les larves sont de redoutables prédatrices de pucerons. Il agit donc comme un appât utile pour renforcer la lutte biologique autour des carottes.
- Avec les salades et les haricots : Il peut également être utile pour détourner les pucerons ou attirer leurs prédateurs dans les cultures sensibles comme la laitue ou les jeunes pousses de haricots.
Mauvaises associations
Malgré sa polyvalence, le souci ne s’entend pas bien avec toutes les cultures :
- Avec les légumineuses sensibles à l’humidité (comme certains pois ou fèves) Le souci peut favoriser une atmosphère un peu trop humide au sol si le paillage est trop dense, ce qui peut augmenter le risque de maladies cryptogamiques (champignons).
- Avec certaines plantes aromatiques méditerranéennes (comme le thym, le romarin ou la lavande) Ces plantes préfèrent un sol pauvre et sec, tandis que le souci apprécie une terre plus fraîche. L’association n’est pas nocive, mais les besoins étant différents, il est préférable de les cultiver séparément
C’est aussi une plante utile en permaculture comme "plante-piège" ou pour créer des bordures florales attractives et utiles.

Récolte et conservation
Le souci est une plante généreuse, dont les fleurs, les feuilles et les graines peuvent être récoltées et utilisées de différentes manières, tant en cuisine qu’en médecine naturelle. Pour tirer le meilleur parti de ses propriétés, la récolte et la conservation doivent être faites avec soin.
Récolte des fleurs
- Période : de mai à octobre, selon les semis et le climat.
- Moment idéal : récoltez les fleurs le matin, après l’évaporation de la rosée, par temps sec et ensoleillé, moment où les fleurs sont les plus riches en principes actifs.
- Méthode : cueillez les capitules entiers (la tête de la fleur), juste après leur épanouissement.
- Conservation : pour un usage ultérieur (infusions, cosmétique…), faites-les sécher à plat, sur un linge propre ou une grille, dans un endroit sec, aéré et à l’ombre, afin de conserver leur couleur vive et leurs propriétés médicinales. Une fois bien sèches, stockez-les dans un bocal hermétique à l’abri de la lumière et de l’humidité.
Récolte des feuilles
- Les jeunes feuilles tendres peuvent être récoltées au fur et à mesure des besoins. Elles se consomment fraîches, idéalement avant la floraison, car elles deviennent plus coriaces ensuite.
- A consommer rapidement après récolte, car elles ne se conservent pas bien.
Récolte des graines
- À la fin de la floraison, laissez quelques fleurs faner sur pied pour permettre la formation des graines.
- Les graines, en forme de crochets ou petites griffes recourbées, se trouvent dans le cœur de la fleur.
- Lorsque celles-ci sont bien sèches et brunes, détachez-les délicatement à la main.
- Stockez-les dans un sachet en papier ou une boîte en métal, à l’abri de la chaleur et de l’humidité, pour les semis de l’année suivante.
Utilisations comestibles du souci
Le souci est entièrement comestible : ses fleurs et ses feuilles peuvent agrémenter vos plats tout en y apportant une touche de couleur et de légères notes florales.
Il est parfois surnommé "le safran des pauvres", en raison de la capacité de ses pétales à colorer les aliments, bien que sa saveur soit plus douce et moins épicée que celle du vrai safran.
Fleurs fraîches
- À parsemer crues sur des salades, des omelettes, des tartines, des fromages frais ou des plats froids.
- Elles apportent une note décorative, légèrement poivrée, et une touche de couleur vive (jaune à orangé).
Fleurs séchées
- Peuvent être utilisées comme aromates ou colorants dans :
- les soupes,
- les riz ou risottos,
- les tisanes,
- ou même certains desserts (pâtisseries, flans, etc.).
- Le séchage concentre les arômes et permet un usage toute l’année.
Colorant naturel
- Les pétales séchés ou frais peuvent colorer :
- le beurre maison,
- les bouillons ou sauces claires,
- ou même les pâtes et pâtes à pain.
- Ils libèrent une teinte jaune-orangée naturelle, douce mais décorative.
Usages médicinaux du souci
Le souci est l’une des plantes les plus polyvalentes en phytothérapie. Ses propriétés sont reconnues depuis l’Antiquité, et il reste aujourd’hui très utilisé en médecine naturelle, cosmétique maison et herboristerie.
Propriétés principales
- Anti-inflammatoire : soulage les rougeurs, les eczémas, les piqûres d’insectes ou les irritations de la peau.
- Cicatrisant : stimule la régénération cellulaire. Utilisé notamment sous forme de macérât huileux pour les brûlures légères, petites plaies, crevasses ou gerçures.
- Antiseptique : nettoie les plaies superficielles et aide à prévenir les infections.
- Apaisant digestif : en infusion, le souci peut soulager les troubles digestifs mineurs (ballonnements, crampes, brûlures d’estomac) grâce à ses propriétés calmantes.
Formes d’utilisation
- Macérât huileux : obtenu en faisant macérer les fleurs séchées dans une huile végétale (olive, tournesol, etc.) pendant plusieurs semaines. Sert de base à la fabrication de crèmes, baumes et onguents.
- Tisane / infusion : réalisée à partir de fleurs séchées (1 cuillère à café pour une tasse d’eau chaude). A utiliser pour calmer les douleurs internes ou en usage externe pour rincer les yeux ou les plaies.
- Savons et crèmes maison : le souci entre dans la composition de nombreux produits naturels destinés aux peaux sensibles ou abîmées.
Le souci en permaculture
- Plante multifonction : floraison longue, médicinale, comestible, mellifère, protectrice.
- Favorise la biodiversité : attire les abeilles, les papillons, les syrphes, et d’autres auxiliaires.
- Plante rustique et adaptable, idéale pour les systèmes autonomes.
- Appréciée dans les potagers-forêts et les jardins d’aromatiques.
FAQ sur le souci
Q : Peut-on cultiver le souci en pot ? R : Oui, très facilement. Il suffit d’un contenant de 20 cm de profondeur minimum, d’un bon terreau et d’un arrosage régulier.
Q : Le souci se ressème-t-il seul ? R : Oui, il se ressème très facilement si vous laissez quelques fleurs monter en graines.
Q : Le souci est-il toxique ? R : Non, il est comestible et utilisé en phytothérapie. Mais comme toute plante médicinale, il doit être consommé avec modération.
Q : Peut-on utiliser le souci en cosmétique maison ? R : Oui, notamment sous forme de macérât huileux pour les soins de la peau.
Le souci, une fleur aux mille vertus
Esthétique, comestible, médicinal et écologique, le souci est un incontournable du jardin naturel. Sa facilité de culture, sa floraison généreuse et son rôle dans la biodiversité en font une alliée précieuse pour les jardiniers amateurs comme pour les passionnés de permaculture. En l’intégrant dans vos massifs, vos bordures ou votre potager, vous ajoutez non seulement une touche de couleur vive, mais aussi un maillon essentiel à votre écosystème.
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